Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, affirme que l'économie canadienne pourrait être sur le point de glisser dans une récession «technique».
Dans le cadre d'une entrevue accordée lors de l'émission de télévision «Question Period», au réseau CTV, M. Flaherty a indiqué dimanche que l'actuel ralentissement de la croissance économique pourrait se traduire par une diminution du produit intérieur brut (PIB) cet hiver et le printemps prochain.
«Nous pourrions très bien être en récession technique lors du dernier trimestre de cette année et du premier trimestre de l'an prochain, a-t-il dit. Il est possible que le Canada se retrouve légèrement sous la ligne lors de ces deux trimestres.»
La définition que donnent les économistes d'une récession est une période de deux trimestres consécutifs de croissance négative - un scénario que le Canada est parvenu à éviter de justesse jusqu'à maintenant, en dépit de la détérioration des conditions économiques aux Etats-Unis et dans d'autres pays occidentaux.
«L'économie américaine est clairement en récession, les autres économies du G7 sont toutes en récession», a affirmé le ministre des Finances.
«Le Canada se débrouille mieux que tout le monde, mais nous ne sommes pas une île (...) Nous allons probablement voir plus de chômage au Canada, nous allons probablement devoir stimuler davantage l'économie.»
La probabilité que le Canada sombre dans une récession a fait l'objet d'un débat parmi les analystes du secteur privé, et même le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a reconnu qu'il s'agissait-là d'une possibilité. Toutefois, M. Flaherty avait jusqu'à présent été réticent à prononcer le mot récession.
Le ministre doit faire le point sur l'état de l'économie, cette semaine, à la Chambre des communes.
Par ailleurs, le premier ministre Stephen Harper a fait écho aux propos tenus par M. Flaherty, dimanche, à Lima, au Pérou, où il se trouvait à l'occasion du Sommet des dirigeants de la Coopération économique de la zone Asie-Pacifique (APEC).
«Les plus récentes prévisions du secteur privé laissent croire à la forte possibilité d'une récession technique à la fin de cette année et au début de la prochaine», a-t-il déclaré à des journalistes.
«J'en suis étonné. Encore plus important, je m'étonne davantage de la pression déflationniste que nous observons dans le monde entier. Il s'agit d'un développement préoccupant.»
Le premier ministre a laissé entendre - sans aller dans les détails - que la situation pourrait inciter Ottawa à adopter des mesures fiscales «sans précédent» dans le but de stimuler l'économie.
La Presse Canadienne /Ottawa