Une nouvelle technique de prédiction de l'évolution des accidents vasculaires cérébraux (AVC), à partir d'images obtenues par une IRM conventionnelle, a été mise au point par des chercheurs français en collaboration avec des neurologues de l'hôpital Pitié-Salpêtrière.
L'AVC est en France la troisième cause de mortalité et la première cause de handicap moteur acquis de l'adulte (paralysies, troubles de l'élocution, perte de la vision).
Cette nouvelle approche pourrait aider les équipes médicales à décider dans l'urgence d'une stratégie de traitement.
L'apparition récente de médicaments «à effet thrombolytique» permet, lorsqu'une artère se bouche (accident ischémique, 80% des attaques cérébrales), de résorber le caillot sanguin responsable de l'obstruction.
Si la circulation sanguine n'est pas rétablie très vite, les cellules du cerveau asphyxiées entrent dans un processus de dégénérescence: c'est le mécanisme de l'infarctus.
Baptisée NEURiNFARCT, le logiciel mis au point par les chercheurs français permet d'estimer, en quelques minutes à partir d'une IRM (imagerie par résonance magnétique) conventionnelle, l'étendue des tissus exposés au risque d'un infarctus en cours de formation chez un patient victime d'AVC.
L'intérêt est de pouvoir sauver la zone qui reste viable, dite «pénombre ischémique», grâce à la thrombolyse, traitement d'urgence de l'AVC qui réduit le risque de handicap, mais comporte un risque d'hémorragie.
Cette technique mise au point par le Laboratoire de neurosciences cognitives et imagerie cérébrale du CNRS et le service des Urgences cérébro-vasculaires de l'hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP - Paris) a été évaluée sur près de 100 patients.
Les résultats publiés dans la revue spécialisée Radiology «indiquent que les performances obtenues par NEURiNFARCT sont au moins aussi bonnes» que celles des méthodes existantes, qui nécessitent l'injection intraveineuse de produits de contraste, a indiqué le CNRS jeudi dans un communiqué.
Le logiciel permet d'analyser sur les images IRM les altérations de la mobilité des molécules d'eau, très diminuée au coeur de l'infarctus et légèrement perturbée dans la zone de «pénombre». Ces dernières altérations ne sont pas visibles à l'oeil nu.
Le logiciel est actuellement utilisé dans des protocoles de recherche clinique.
Agence France-Presse /Paris