Le président russe Dimitri Medvedev se dit prêt à renoncer au déploiement de missiles sur le sol européen si la future administration Obama abandonne de son côté le projet américain de bouclier antimissiles. Nous sommes prêts à négocier sur une «option zéro»', déclare le chef du Kremlin.
La décision de l'administration Bush de déployer un système de défense antimissiles en République tchèque et en Pologne pose un vrai problème» à la Russie, a expliqué le président Medvedev dans une interview publiée jeudi dans Le Figar. Nous ne pouvons pas ne pas réagir au déploiement unilatéral des missiles et des radars.
En réponse à cette initiative américaine, Moscou a annoncé son intention de déployer des missiles Iskander dans l'enclave russe de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie, en bordure de mer Baltique.
Mais nous sommes prêts à abandonner cette décision de déployer des missiles à Kaliningrad si la nouvelle administration américaine, après avoir analysé l'utilité réelle de système pour répondre à des «États voyous', décide d'abandonner son système antimissile», propose M. Medvedev.
La première réaction des États-Unis montre que la nouvelle administration réfléchit là-dessus. Nous sommes prêts à négocier sur une 'option zéro'. Nous sommes prêts à réfléchir à un système de sécurité globale avec les États-Unis, les pays de l'Union européenne et la Fédération de Russie», ajoute le président russe.
En déplacement en Estonie, pays baltique frontalier de la Russie, l'actuel secrétaire américain à la Défense Robert Gates a jugé inacceptable la proposition du président Medvedev d'un abandon du projet américain de bouclier antimissiles en échange du non-déploiement de missiles russes à Kaliningrad.
Le chef du Pentagone de l'administration Bush estime que la plus grande menace à la sécurité de la Russie vient de l'Iran et assure que le bouclier antimissiles est justement destiné à contrer la menace iranienne.
Par ailleurs, à la veille du sommet Russie/Union européenne de Nice, le président Medvedev se félicite de la reprise des négociations sur un nouvel accord de partenariat entre l'UE et Moscou qui devrait être annoncée à cette occasion. Nous avons besoin de fondations solides à nos relations, c'est l'objet de ce nouvel accord, souligne le chef du Kremlin dans cette interview.
Après Nice, Dimitri Medvedev s'envolera pour Washington où il doit assister samedi au sommet du G-20 (réunion des principales économies développées et émergentes du monde) consacré à la crise économique et financière mondiale.
Sur ce point, le président russe affirme partager avec les pays européens du G7 (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie) la même vision de la genèse et de la nature de la crise». M. Medvedev propose notamment de rendre plus transparente» la nouvelle architecture financière mondiale» et de ôôjeter les bases d'un nouveau Bretton Woods.
Associated Press /Paris