Ottawa) Patience! Voilà le mot d'ordre au gouvernement fédéral, hier, à la veille de la mise à jour financière qui devrait en théorie donner l'heure juste sur l'état de l'économie du pays.
Le ministre des Finances Jim Flaherty a simplement répété aux Communes, hier, que personne n'avait prévu l'ampleur de la crise, question de se défendre d'avoir trompé les Canadiens durant la campagne électorale.Aux partis d'opposition qui lui rappelaient les thèmes du Parti conservateur, à savoir qu'il n'y aurait ni récession ni déficit, M. Flaherty a répliqué qu'ils n'avaient qu'à attendre son énoncé de demain.
Le ministre a au passage remercié le Bloc québécois des suggestions de sortie de crise qu'il a énoncées lundi et invité les autres partis à l'imiter, une suggestion qui contraste avec le discours sur l'inutilité du Bloc à Ottawa à la base de la campagne conservatrice au Québec.
Pas de solution
Le gouvernement a beau clamer sur tous les toits que la mise à jour de demain n'apportera aucun élément de solution majeur et qu'il faudra attendre le budget de février pour y voir plus clair, il a quand même organisé une séance d'information à huis clos de 90 minutes à l'intention des médias.
Le directeur parlementaire du budget prévoyait toujours un léger excédent budgétaire pour l'année en cours, dans son rapport remis la semaine dernière, et des déficits mineurs pour les deux années suivantes.
Kevin Page notait toutefois que le ministère des Finances a refusé de lui donner les données détaillées utilisées pour préparer les prévisions économiques de 2008. Ces informations devraient normalement se retrouver dans la Mise à jour de demain.
De son côté, le Centre canadien de politiques alternatives présente un tableau fort sombre des finances publiques, le déficit pouvant atteindre à son avis quelque 46 milliards $ dans deux ans, du jamais vu au pays.
L'économie canadienne devrait par ailleurs se contracter d'un demi-point en 2009, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), pour ensuite rebondir légèrement dès l'année suivante avec une hausse du produit intérieur brut (PIB) d'un peu plus de 2 %.
Dans son rapport rendu public hier, l'organisation prévoit aussi que le fédéral et les provinces enregistreront des déficits budgétaires pour les deux prochaines années, un résultat qu'elle décrit comme «conjoncturel (et) qui n'a rien d'alarmant».
Il faut toutefois rappeler que l'OCDE fonde ses prévisions sur les données de chaque pays membre et fait valider son rapport par les intéressés avant de le diffuser.
Elle estime que la situation financière du pays «laisse une marge de manuvre pour parer à toute éventualité», mais invite le gouvernement à «plafonner les augmentations des dépenses discrétionnaires» .
Ce serait là exactement ce que M. Flaherty s'apprêterait à annoncer demain, selon La Presse Canadienne, dans un train de mesures qui toucherait notamment les salaires des députés.
Les analystes font cependant remarquer que «le secteur bancaire et celui de l'immobilier résidentiel se portent relativement bien».
Raymond Giroux /Le Soleil
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Sujet: Mise à jour financière: patience, le mot ordre d'Ottawa 
Jeu 27 Nov - 5:57:52
