(Québec) En campagne électorale, le premier ministre Jean Charest a promis des dizaines de millions, hier, afin de mettre à niveau les équipements sportifs de la région de Québec. Son but: promouvoir la candidature de la capitale pour les jeux olympiques d'hiver. Au Comité olympique canadien, on accueille cette nouvelle avec tiédeur. Après Vancouver en 2010, le Canada ne peut espérer de nouveaux jeux avant 2026. Mais il reste que de tels investissements sont devenus nécessaires dans l'est du pays.
Après le maire Régis Labeaume et l'ex-président des Nordiques Marcel Aubut, le chef du Parti libéral, Jean Charest, a livré, hier, un véritable plaidoyer pour la tenue de Jeux olympiques d'hiver à Québec. Au septième jour de sa campagne électorale, M. Charest s'est engagé à investir dans les infrastructures sportives, notamment pour un nouveau Colisée, courtisant sans réserve les électeurs de la capitale qui lui ont tourné le dos en 2007.
«Il n'y a pas une ville au monde qui est mieux placée pour recevoir les Jeux olympiques d'hiver, que la ville de Québec. Ça, c'est ma conviction, à moi», a souligné le chef libéral, devant la Jeune chambre de commerce de Québec.
L'ambitieux projet de Jean Charest: investir d'abord dans les infrastructures sportives, pour doter Québec de la capacité de recevoir des compétitions de calibre international, peu importe que sa candidature soit retenue ou non pour les Jeux.
«On investit sur le long terme et ça nous permettrait d'éviter le piège d'obtenir la candidature et d'être obligés de construire dans une période de temps plus comprimée», a souligné le chef libéral, qui souhaite la mise sur pied d'un groupe de travail pour évaluer les besoins.
Ainsi, M. Charest s'engage déjà à investir 50 millions dans un nouvel amphithéâtre, en remplacement du désuet Colisée, qui pourra accueillir des événements sportifs et culturels de grande envergure. «C'est pas normal qu'une ville de la taille de Québec ne dispose pas d'un amphithéâtre multifonctionnel.»
Dossier sur la glace depuis longtemps, l'anneau Gaétan-Boucher, où s'exercent les patineurs de vitesse, serait recouvert, au coût de 9 millions, sous un nouveau gouvernement libéral. Le chef du PLQ souhaite aussi que l'on allonge une piste du centre de ski du Massif pour y accueillir une épreuve de descente masculine de la Coupe du monde (la piste est déjà homologuée pour les compétitions féminines). «Il faut que la population y adhère. C'est essentiel pour un projet comme ça», a toutefois mis en garde M. Charest.
Après l'échec crève-coeur de 2002, l'idée de proposer à nouveau la candidature de Québec pour les Jeux olympiques de 2018 ou de 2022 a ressurgi dernièrement, soutenue d'abord par Me Aubut.
En tout, ce sont des investissements de près de 140 millions que le Parti libéral promet aux citoyens de Québec, dans un effort soutenu pour reconquérir une majorité de circonscriptions passées à l'ADQ au dernier scrutin.
Les fêtes du 400e anniversaire de la fondation de Québec, qui se sont déroulées cette année, ont donné un élan à la ville et «il faut construire sur ces succès», plutôt que de «mettre les freins», estime M. Charest.
Il s'engage notamment à investir 65 millions dans le prolongement de la promenade Samuel-De Champlain, en bordure du fleuve, dont la première phase a été réalisée en prévision des festivités.
En après-midi, le chef libéral a poursuivi sa série d'annonces pour la capitale nationale, promettant d'en faire la première «ville sans fil» au Québec, où quiconque pourrait, dans une multitude de zones, se brancher sur l'internet sans fil à l'aide d'un simple ordinateur portable.
Se défendant de favoriser Québec au détriment de Montréal, où les deux tiers des circonscriptions lui sont déjà acquises, Jean Charest a promis qu'il réservait des surprises pour la métropole, qu'il devrait présenter lors de son passage dans l'île, demain.
De passage à Repentigny, le chef de l'ADQ, Mario Dumont, a tourné en dérision la série de promesses de son adversaire libéral, rappelant que Québec attendait toujours la mise en oeuvre d'un autre projet d'envergure: la réfection du centre sportif de l'Université Laval, promise à maintes reprises.
Le leader adéquiste s'est lui aussi engagé, la semaine dernière, à financer en partie le nouveau Colisée, à hauteur de 60 millions.
Malorie Beauchemin /La Presse
Avec la collaboration de Martin Croteau