(Sherbrooke) À moins d'un revirement majeur d'ici la fin de la campagne électorale, Jean Charest remportera, le 8 décembre prochain, sa plus convaincante victoire comme député provincial de Sherbrooke
.
Selon un sondage Segma réalisé du 19 au 23 novembre pour le compte de La Tribune et d'Info Astral Média, le premier ministre et député libéral de Sherbrooke dispose d'une avance quasi insurmontable dans sa circonscription.
Après répartition des 14 pour cent d'indécis, Jean Charest rafle 50 pour cent des intentions de vote, comparativement à 33 pour cent pour le candidat du Parti québécois, Laurent-Paul Maheux. Il s'agit d'une avance de 17 points. Lors des élections de 1998, 2003 et 2007, M. Charest l'avait remporté par des marges respectives de 4, 7 et 2 pour cent. En 2007, cette courte victoire avait d'ailleurs donné lieu à une annonce prématurée de sa défaite dans Sherbrooke lors de la soirée électorale.
«Cette fois, il y a de bonnes chances pour que Jean Charest remporte sa première victoire décisive dans Sherbrooke», analyse le président de Segma, Raynald Harvey.
Ce sondage a été mené auprès de 500 personnes. Il comporte une marge d'erreur de 4,4 pour cent, 19 fois sur 20.
Les appuis de Jean Charest dans sa circonscription reflètent ceux de son parti à l'échelle du Québec et s'expliquent en bonne partie par l'effondrement de l'Action démocratique du Québec.
Si le parti de Mario Dumont ne compte plus que 12 pour cent de fidèles dans la province selon le dernier sondage CROP/La Presse, son candidat Jacques Joly n'obtient que 5 pour cent des intentions de vote dans la circonscription de Sherbrooke, soit moins que Québec solidaire et autant que le Parti vert.
En mars 2007, 18 pour cent des électeurs sherbrookois avaient voté pour l'ADQ. Le sondage Segma révèle que Jean Charest profite maintenant du tiers de ces anciens appuis adéquistes. Quelque 15 pour cent des répondants ayant fait confiance au PQ la dernière fois entendent maintenant se tourner vers le Parti libéral du Québec. Les appuis de M. Charest atteignent 70 pour cent chez les 65 ans et plus.
«Ça prendrait une hécatombe majeure pour qu'il perde», évalue le sondeur Raynald Harvey. «J'ai l'impression qu'il n'y a pas beaucoup de lueur d'espoir pour Laurent-Paul Maheux», ajoute-t-il.
D'après M. Harvey, le candidat du PQ aurait avantage à courtiser les «libéraux mous», qui pourraient encore changer d'idée au cours des deux dernières semaines de la campagne électorale. «C'est le seul endroit où il peut encore gagner des votes parce que l'ADQ n'a plus beaucoup de votes à perdre, analyse le sondeur. Dans ceux qui peuvent encore changer d'idée, Laurent-Paul Maheux ressort le plus souvent comme leur deuxième choix.»
Deux répondants sur trois (64 %) disent que leur choix actuel est définitif, alors que 34 pour cent admettent pouvoir changer d'idée d'ici le jour du scrutin.
Chez les électeurs dont le choix est définitif, 53 pour cent appuient Jean Charest et 37 pour cent disent vouloir voter pour Laurent-Paul Maheux. Ce dernier peut tout de même espérer resserrer l'écart le séparant du chef libéral d'ici le 8 décembre puisqu'il est le deuxième choix de 26 pour cent des répondants qui admettent pouvoir encore changer d'idée, contre seulement 11 pour cent pour M. Charest.
David Bombardier /La Tribune