Publié le 17 octobre 2008 à 20h26
La violence meurtrière liée au trafic de drogue franchit la frontière du Mexique pour gagner les Etats-Unis, a déclaré vendredi à Mexico le directeur de la Politique américaine de contrôle des drogues, John Walters, assurant les autorités mexicaines de l'appui de Washington.
Le Mexique fait face depuis 2008 à une escalade du nombre de meurtres liés à la guerre des cartels pour le contrôle du trafic, en particulier à destination des Etats-Unis: 3 800 morts environ, selon les compilations de la presse.
«Certains de ces groupes se lancent dans le crime pas seulement au Mexique près de la frontière, mais ils la traversent pour commettre des enlèvements et des assassinats», a déclaré M. Walters lors d'une conférence de presse. Dans le passé, les cartels «ont essayé d'utiliser la frontière comme protection», a-t-il souligné.
«L'intensité de cette violence n'est pas la même du côté américain de la frontière», a-t-il concédé. «Je pense que les Mexicains souffrent beaucoup plus», a-t-il ajouté.
Au Mexique, le président Felipe Calderon a déployé plus de 36 000 policiers et soldats à travers le pays contre le «crime organisé», comme on y désigne les cartels de la drogue.
M. Walters a salué cet effort, citant en exemple pour le Mexique les réussites de la Colombie dans sa lutte contre la criminalité liée à la drogue. «Le Mexique n'est pas la Colombie mais la puissance des institutions judiciaires et le courage politique du président Calderon constituent un énorme espoir», a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis vont poursuivre leur lutte contre la consommation interne de stupéfiants, a-t-il affirmé. Washington apportera prochainement au Mexique 400 millions de dollars d'aide anti-drogue, dans le cadre de l'Initiative de Merida, qui prévoit une enveloppe de 1,6 milliard de dollars en trois ans pour la lutte contre le trafic au Mexique, en Amérique centrale et aux Caraïbes, a-t-il rappelé.
Avec l'aide des Etats-Unis, les autorités mexicaines vaincront les trafiquants, a-t-il promis: «les pires de ces gens-là sont des loups qui se nourrissent sur le peuple, et leur seule alternative, c'est de se plier à la loi, ou de mourir».
Agence France-Presse