(Québec) Jean Charest renonce à convoquer d'urgence l'Assemblée nationale tout juste avant Noël. Mais le premier ministre du Québec annoncera bientôt des mesures pour contrer les effets du ralentissement économique, comme un crédit d'impôt pour la rénovation résidentielle et des garanties de prêts supplémentaires aux entreprises.
Au cours des prochains jours, les libéraux entendent mettre en oeuvre ces deux promesses électorales et quelques autres qui ne nécessitent aucun vote de la Chambre.
Les députés seront convoqués au parlement les 13, 14 et 15 janvier, a confirmé hier le cabinet du premier ministre par voie de communiqué. Cette séance extraordinaire servira à étudier des mesures législatives pour faire face à la tempête économique.
Mais le gouvernement Charest passera à l'action avant le 13 janvier, probablement dès cette semaine. Il entend lancer pour le 1er janvier un crédit d'impôt pour la rénovation résidentielle, au coût de 250 millions de dollars par année. Quelque 125 000 propriétaires recevraient environ 2000$. Cette mesure vise à donner un coup de pouce au secteur de la construction.
Le gouvernement devrait rendre disponible, au moins en partie, les deux milliards de dollars promis en campagne électorale pour aider les entreprises à la recherche de capital. Cette bouffée d'oxygène prendrait la forme de garanties de prêts, notamment. Investissement Québec et la Société générale de financement seraient mis à profit.
La Presse a révélé jeudi dernier que Jean Charest souhaitait rappeler les députés au travail avant les Fêtes, les 22 et 23 décembre. Il a proposé ce scénario à tous les chefs de parti. La péquiste Pauline Marois s'y est opposée. Son accord était nécessaire pour tenir une séance extraordinaire de l'Assemblée nationale.
Jean Charest a donc décidé de revenir à son plan de match initial. Tout juste avant le déclenchement des élections, le Conseil des ministres avait en effet adopté un décret prévoyant un retour en Chambre le 13 janvier.
Ce jour-là, les députés éliront le président de l'Assemblée nationale. Les libéraux, maintenant majoritaires, obtiendront leur revanche en proposant une candidature issue de leurs rangs afin de succéder au péquiste François Gendron. Puis le gouvernement devrait présenter des mesures de nature législative pour stimuler l'économie. Ces mesures feront l'objet de débats avant d'être adoptées. La séance extraordinaire durera trois jours au lieu de deux, ce qui donne plus de temps à l'opposition pour étudier les propositions du gouvernement.
Jean Charest pourrait se servir de cette séance extraordinaire pour créer un front uni et se donner un plus grand rapport de force face à Ottawa en vue de l'importante rencontre fédérale-provinciale sur l'économie du 16 janvier. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper doit déposer son budget quelques jours plus tard, le 27.
La cérémonie de prestation de serment des députés libéraux se tiendra aujourd'hui. Jean Charest dévoilera demain ou jeudi son nouveau Conseil des ministres, qui pourrait compter 24 membres. Ce serait six de plus que son cabinet actuel.
Après la séance extraordinaire, les travaux de l'Assemblée nationale reprendront le 10 mars
Tommy Chouinard / La Presse