(Québec) Mario Dumont accuse le ministre libéral de la Santé Yves Bolduc de vouloir introduire le «duplessisisme» en santé.
Lors d'une allocation mardi matin à Ville Marie dans le Témiscamingue, le ministre Bolduc a incité les électeurs à voter pour le candidat libéral afin «d'aider à faire avancer les dossiers en santé dans la région».
«En santé, on se fait pas de partisannerie, c'est-à-dire qu'on essaie quand même de favoriser les dossiers, mais quand vous avez un collègue qui vient vous voir et qui travaille son dossier, c'est toujours plus rapide et plus facile. C'est dans cette perspective-là qu'on vous dit que si Daniel Bernard (le candidat élu dans Rouyn-Noranda-Témiscamingue) est élu, ça vous vous aider à faire avancer les dossiers en santé dans la région de Ville-Marie», a dit le ministre Bolduc.
Le chef de l'ADQ, Mario Dumont, a condamné les propos du ministre libéral au cours d'un point de presse à Québec ce matin. Selon lui, les méthodes du gouvernement Charest sont pires que celles de Maurice Duplessis. « Le ministre Bolduc a laissé entendre clairement et ouvertement que l'accès des soins de santé allait dépendre du vote des gens, dit-il. Si on votait libéral, on aurait un accès plus rapide aux soins de santé. Je trouve ça franchement déshonorant. Après que les libéraux aient politisé les contrats d'approvisionnement forestier, la gestion de la Caisse, ils veulent politiser l'accès aux soins de santé. Maurice Duplessis disait que si vous votiez du bon bord, vous aurez des routes. Ce n'est rien comparé à si vous votez du bon bord, vous allez avoir des meilleurs soins de santé. Le ministre Bolduc crée un lien odieux entre comment les gens vont voter dans une élection démocratique et leur possibilité d'avoir accès à des soins de santé améliorés.»
En 2007, le député libéral dans Rouyn-Noranda-Témiscamingue Daniel Bernard avait perdu son siège par seulement 129 votes contre la péquiste Johanne Morasse. Au cours de la même allocation mardi matin, le ministre Yves Bolduc s'est engagé à agrandir l'hôpital de Ville-Marie à hauteur de 20 millions de dollars.
En santé, Mario Dumont promet aux Québécois de réduire le temps d'attente à l'urgence d'une heure à chacune des années de son mandat. Le temps d'attente moyen sur civière dans les urgences est de 16,6 heures durant la première moitié de l'année. Il était de 16 heures au moment de l'arrivée au pouvoir des libéraux en 2003. Le gouvernement Charest s'était fixé comme objectif en cours de mandat de ramener le délai à 12 heures dès 2010. Il a abandonné cette promesse dans le cadre de la présente campagne électorale.
Mario Dumont entame ce soir le «swing final» de sa campagne en visitant 24 comtés au cours des trois prochains jours. Il terminera sa campagne lundi dans son comté de Rivière-du-Loup, qu'il représente à l'Assemblée nationale depuis 1994
Vincent Brousseau-Pouliot /La Presse