Le cellulaire au volant plus dangereux que les passagers
Une petite étude a conclu que les conducteurs commettent plus d'erreurs au volant lorsqu'ils parlent au téléphone cellulaire mains libres que lorsqu'ils discutent avec un passager dans leur voiture.
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Frank Drews, professeur de psychologie à l'Université de l'Utah, a analysé la performance de 41 conducteurs qui ont été jumelés à un ami avec lequel ils avaient une conversation. Hommes et femmes étaient également représentés chez les participants, dont l'âge moyen était de 20 ans, a dit le professeur.
Chez ceux qui parlent au téléphone cellulaire, la baisse de vigilance est significative, a-t-il affirmé en entrevue. En revanche, ceux qui parlaient à des passagers conduisaient, dans la plupart des cas, aussi bien que lorsqu'ils conduisaient seuls, a ajouté le chercheur.
Les résultats de l'étude, réalisée à l'aide d'un simulateur d'autoroutes à plusieurs voies, ont été publiés lundi dans le numéro de décembre du Journal of Experimental Psychology: Applied.
Les conducteurs participants avaient instruction de quitter l'autoroute simulée une fois arrivés à une halte routière située à environ 13 kilomètres de leur point de départ. Leurs partenaires étaient aussi mis au courant de cette destination. Quant au sujet de la conversation, le partenaire avait pour instruction de parler d'un événement dont il n'avait jamais fait état auparavant, et au cours duquel sa vie avait été menacée.
Quand le partenaire de conversation parlait par téléphone cellulaire, d'un autre endroit, les conducteurs conduisaient nettement moins bien que les conducteurs parlant à un partenaire assis dans la voiture, à côté d'eux.
Les utilisateurs du cellulaire avaient plus tendance à dévier à l'intérieur de leur voie en conduisant, et ils étaient quatre fois plus susceptibles de manquer la sortie qu'on leur avait dit de prendre, a observé M. Drews.
Par ailleurs, les partenaires à l'intérieur du véhicule commentaient la circulation, certains rappelant au conducteur qu'il était arrivé à la halte routière et qu'il devait emprunter la sortie. «De toute évidence, quelqu'un au téléphone celulaire ne peut pas faire cela», a noté le professeur Drews.
Par Anne-Marie Tobin, La Presse Canadienne