Les propriétaires de stations de ski se frottent les mains. Les chutes de neige exceptionnelles qui se sont abattues sur la province l'an dernier ont ravivé la flamme des Québécois pour les sports de glisse. Les ventes d'abonnements saisonniers sont en hausse de 15 à 20%.
Planchistes et skieurs ont déjà commencé à dévaler les pentes - un peu - enneigées du Québec au cours des derniers jours. Le mont Saint-Sauveur a été le premier centre de la province à accueillir les skieurs, mercredi dernier, avant même la première tempête de neige. Faute de flocons, une seule piste était accessible... «Mais on voulait absolument être les premiers», a expliqué Alexandra Papineau, responsable des communications au mont Saint-Sauveur.
Le terrain de jeu des skieurs s'agrandira, ce week-end, alors que plusieurs centres ouvriront officiellement leurs portes. Le mont Saint-Sauveur a multiplié par 10 le nombre de pistes ouvertes, et le mont Tremblant en comptait plus d'une vingtaine hier. Même les skieurs de fond pourront se défouler dès samedi au mont Sainte-Anne.
«Il est encore très tôt pour savoir ce qui nous attend, mais la saison s'annonce très bonne, a souligné le porte-parole de l'Association des stations de ski du Québec, Alexis Boyer-Lafontaine. Il n'y a pas de meilleure campagne de publicité qu'une bordée de neige.» Ou qu'une saison record comme celle de l'an dernier.
Plusieurs porte-parole de centres de ski joints par La Presse, hier, ont démontré le même enthousiasme. «Le début de saison a rarement été aussi bon», a dit Annick Marseille, de Mont-Tremblant.
En 2007-2008, les centres de ski du Québec ont accueilli 7,1 millions de visiteurs en 175 jours, un record depuis 10 ou 15 ans, selon M. Boyer-Lafontaine, qui a bon espoir de répéter l'exploit cette année en dépit du ralentissement économique. Le Québec est plus accessible pour les Américains, maintenant que le dollar canadien est retombé sous la barre des 90 cents US. Et les centres de ski semblent soudainement plus proches, maintenant qu'un litre d'essence coûte moins de 1$.
Cela dit, cette année encore, c'est la météo qui sera l'élément déterminant.
Environnement Canada publiera demain ses prévisions pour l'hiver, mais les skieurs ne devraient pas se laisser démonter si les nouvelles sont mauvaises. «Ces prévisions sont à si long terme qu'elles sont d'une fiabilité toute relative», a nuancé le météorologue René Héroux.
L'expert prédit avec plus d'aplomb quelques précipitations à court terme. Ainsi, une bordée de neige mêlée de pluie devrait compliquer la vie des automobilistes montréalais demain matin.
Violaine Ballivy /La Presse