Le sénateur de l'Illinois, le démocrate Barack Obama, deviendra le 44e président des États-Unis. Il succèdera officiellement à George W. Bush lorsqu'il sera assermenté le 20 janvier prochain.L'homme de 47 ans deviendra du coup le premier Noir à diriger le pays, plus de 140 ans après que l'esclavagisme y eut été aboli et un peu plus 50 ans après que la Cour suprême eut entrepris de mettre un terme aux politiques ségrégationnistes toujours en vigueur dans certains États.
Grâce à une organisation électorale exceptionnelle, Barack Obama a non seulement réussi à préserver dans le giron démocrate tous les États remportés par le démocrate John Kerry en 2004, y compris la Pennsylvanie et le New Hampshire, mais aussi à s'adjuger plusieurs États qui avaient voté à l'époque pour George W. Bush: la Floride, l'Ohio, la Virginie, la Caroline du Nord, l'Indiana, l'Iowa, le Colorado, le Nevada et le Nouveau-MexiqueEnviron une heure après que son élection eut été annoncé, le sénateur de l'Illinois a déclaré à une foule de 125 000 personnes rassemblées à Grant Park, à Chicago, que le « changement arrive aux États-Unis ». Il a admis que le chemin serait difficile, mais a promis qu'il serait toujours honnête envers le peuple américain. Depuis Phoenix, en Arizona, le candidat républicain John McCain s'est adressé à ses partisans vers 23 h 30. Le sénateur de l'Arizona, a admis d'emblée que les électeurs avaient parlé clairement. Il a dit avoir appelé Barack Obama pour concéder la victoire et le féliciter. Il a souligné le caractère historique de l'élection.
Barack Obama héritera d'un pays qui est englué dans la plus grave crise financière depuis la Grande dépression de 1929, et dont l'armée mène des guerres en Irak et en Afghnistan. Les États-Unis n'ont pas vécu de transition en temps de guerre depuis que Richard Nixon a succédé à Lyndon B. Johnson en 1969, en pleine guerre du Vietnam.
Un suspense de quelques heures
Dès le départ, la soirée s'annonçait difficile pour John McCain. La Pennsylvanie et le New Hampshire, deux États dans lesquels le républicain John McCain avait mis beaucoup d'espoir, ont été accordés à Barack Obama.L'Ohio s'est ajouté à la liste plus tard, suivi par la Virginie, anéantissant toute possibilité pour John McCain de renverser la vapeur. Lorsque les bureaux de vote ont fermé leurs portes dans les cinq derniers États de l'Ouest du pays, dont a Californie, à 23 h, le sort de John McCain a été immédiatement scellé.
Aucun candidat républicain n'a réussi à accéder à la présidence sans avoir remporté l'Ohio. De leur côté, les électeurs de la Virginie et de l'Indiana n'avaient pas appuyé un candidat démocrate lors d'une présidentielle depuis Lyndon B. Johnson, en 1964.Après dépouillement de 112 millions de votes, Barack Obama obtient 52 % du vote populaire contre 47 % pour son adversaire républicain. Le candidat démocrate a remporté la présidentielle grâce notamment à l'appui des jeunes, des femmes, des indépendants, des Afro-Américains et des hispanophones.
Les grands électeursAux États-Unis, le candidat élu est celui qui obtient l'appui d'au moins 270 des 538 grands électeurs. Le nombre de grands électeurs d'un État est proportionnel à sa population; plus un État est populeux, plus il a de grands électeurs.
Le candidat qui remporte le vote populaire dans un État obtient l'appui de tous les grands électeurs de cet État (sauf au Nebraska et au Maine). Le candidat qui remporte la Californie, ne serait-ce que par une voix, obtient l'appui de ses 55 grands électeurs.
Radio-Canada.ca avec CNN