La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) a dénoncé samedi des «violations graves et massives des droits de l'Homme» dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), sur lesquels la Cour pénale internationale (CPI) «devrait publiquement enquêter».
Les affrontements dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC) qui opposent depuis fin août les rebelles de Laurent Nkunda à l'armée congolaise «s'accompagnent de violations graves et massives des droits de l'Homme constitutives de crimes internationaux réprimés par la CPI», affirme la FIDH dans un communiqué reçu à Kinshasa.La FIDH appelle la CPI «à annoncer publiquement l'ouverture d'une nouvelle enquête aux Kivu».
La CPI jouerait alors «son rôle pleinement dissuasif dans la perpétration de nouvelles exactions», a estimé la présidence de la FIDH, Souheir Belhassen, jointe par l'AFP.
«Le procureur de la CPI a déjà annoncé que la situation dans les Kivu était préoccupante et qu'elle pourrait constituer l'une de ses futures enquêtes», a dit pour sa part à l'AFP le porte-parole de la CPI en RDC, Paul Madidi, précisant que «les enquêtes du procureur restaient confidentielles».
Selon la FIDH, des éléments en fuite de l'armée «se seraient livrés à des actes de pillages, des exécutions sommaires et des viols à l'encontre des populations civiles» à Goma, capitale du Nord-Kivu, et dans ses alentours.
Des soldats de la Garde républicaine auraient été envoyés pour réprimer le comportement des soldats et en auraient abattu une dizaine, ajoute le texte.
Les rebelles de Laurent Nkunda auraient aussi commis «des exactions dans les territoires sous leur contrôle, notamment le pillage des camps de déplacés de guerre de Kibati et Rutshuru», situés au nord de Goma, selon la même source.
La CPI est le premier tribunal permanent chargé de juger les auteurs de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Elle a déjà ouvert deux enquêtes en RDC, qui concernent l'Ituri, un district de la Province orientale (nord-est). Depuis lors, trois Congolais ont été arrêtés et transférés au centre de détention de la CPI à La Haye.
Agence France-Presse /Kinshasa