La Ville de Lebel-sur-Quévillon, dans le Nord-du-Québec, veut conserver ses espoirs de relancer les deux usines que Domtar a fermées il y a près de trois ans.
La Ville a déposé, jeudi, une demande d'injonction contre la ministre par intérim des Ressources naturelles du Québec, Julie Boulet, au palais de justice de Québec. Les responsables de la Ville veulent ainsi empêcher Québec de transférer le bois réservé à l'usine de sciage Domtar de Lebel-sur-Quévillon vers d'autres villes.
En 2005, l'entreprise Domtar, principal employeur de la ville, a fermé son usine de pâte et son usine de sciage en raison d'un conflit de travail. En tout, 700 personnes ont perdu leur emploi.
Plus tôt cette année, Québec a autorisé le transfert du contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier (CAAF) des usines de Lebel-sur-Quévillon, à d'autres usines de Domtar, à Val-d'Or et Matagami.
Selon le maire de la petite ville de 3000 habitants, Gérald Lemoyne, ce transfert signifie la fin des espoirs de relance des deux usines, d'où sa décision de faire appel aux tribunaux pour empêcher Québec d'aller de l'avant avec ses intentions.
« On pense qu'on a une bonne cause et que Québec va devoir se rendre compte qu'il ne peut disposer de l'approvisionnement en bois comme il le veut », dit Me Raymond Bérubé, avocat de la Coalition Lebel-sur-Quévillon. La Coalition comprend en outre un comité de citoyens, des syndiqués et des gens d'affaires de la municipalité.
Plusieurs groupes ont demandé à être entendus dans cette affaire, dont la compagnie Domtar et aussi la Ville de Matagami, qui veut compter sur le bois de Lebel-sur-Quévillon pour diversifier son économie.
La décision du juge sera rendue au cours des prochaines semaines.
D'après un reportage de Francis Labbé
Radio-Canada