Renforcer l'Alliance transatlantique. Relancer les négociations sur le commerce international. Faire avancer le plan de paix au Proche-Orient. Voilà les remèdes que suggère l'ex-premier ministre Tony Blair à la crise économique internationale et à ses retombées politiques.«La mauvaise réaction à la situation actuelle serait de fermer nos frontières et de nous réfugier dans le protectionnisme», a dit le politicien britannique hier, à Montréal, à quelque 1500 gens d'affaires qui avaient payé 400$ pour l'entendre.
Invité de la Banque Toronto Dominion, M. Blair, qui a prononcé son discours au Palais des congrès, s'est lancé dans une longue plaidoirie en faveur de la mondialisation, malgré ses effets fortement ressentis sur les marchés financiers ces jours-ci. «Nous devons accepter la mondialisation comme un fait. Et nous ouvrir davantage.
La question n'est pas comment nous arrêtons cette mondialisation, mais comment faire pour qu'elle fonctionne», a demandé celui qui a quitté Downing Street il y a 16 mois après avoir perdu la faveur du Parti travailliste.
Le propos de l'ex-premier ministre, d'abord économique, a vite bifurqué vers le champ politique. Infatigable défenseur de l'engagement militaire britannique en Irak et en Afghanistan, il a félicité le Canada pour son travail dans le sud de l'Afghanistan. «Si nous nous retirons de l'Afghanistan, (le monde occidental) va perdre du terrain partout.
Le Hezbollah, le Hamas et Al-Qaeda seront heureux de nous voir nous retirer, mais ils seront découragés de nous voir rester et finir le travail», a-t-il avancé, lors d'une période de questions menée par Frank McKenna, actuel président suppléant du Groupe Financier Banque TD.M. Blair, qui a connu M. McKenna dans le cadre de sa carrière politique, a d'ailleurs taquiné ce dernier à l'égard de ses visées sur le leadership du Parti libéral du Canada. «Il faut faire attention, Frank.
La dernière fois que nous étions ensemble, tu m'as demandé si je voulais changer ma job et là, c'est toi qui es dans une drôle de situation», a lancé l'ancien chef du gouvernement britannique en français.
Émissaire du Quartet (États-Unis, Russie, ONU, Union européenne) qui tente de négocier un nouvel accord de paix au Proche-Orient, Tony Blair s'est montré optimiste à l'égard de l'issue du processus.
Il croit aussi qu'une résolution du conflit aurait un impact majeur sur les relations internationales.«En trouvant une solution qui protégera la sécurité d'Israël, mais qui sera juste pour les Palestiniens, nous avons la chance de montrer au monde que nous ne mettons pas de l'avant un système de deux poids, deux mesures.
Rien ne fera plus pour les relations entre l'Islam et l'Occident que la résolution de ce conflit», croit Tony Blair.
Laura-Julie Perreault /La Presse