Ottawa) La décision de Stéphane Dion a donné le coup d'envoi hier à une deuxième course à la direction du parti en moins de trois ans.
Déjà plusieurs candidats pourraient être sur les rangs. Mais personne n'a osé confirmer ses intentions le jour même de l'annonce du départ de Stéphane Dion. En outre, la majorité des candidats potentiels a l'intention d'attendre de connaître les règles de la course, qui seront annoncées d'ici un mois, avant de prendre une décision. Les aspirants comptent aussi profiter des prochains jours afin de jauger leurs appuis avant de plonger.
D'ores et déjà, les deux principaux candidats seront les députés de la région de Toronto, Michael Ignatieff et Bob Rae. Les deux hommes étaient sur les rangs lors de la dernière course au leadership. M. Ignatieff a terminé deuxième derrière Stéphane Dion tandis que M. Rae a fini la course troisième.
Selon des informations qui circulent. MM. Ignatieff et Rae sont à pied d'oeuvre depuis plusieurs jours déjà afin de s'assurer de l'appui des libéraux les plus influents du parti.
Âgé de 61 ans, M. Ignatieff a été un auteur et un professeur qui s'est fait remarquer pour la qualité de ses écrits sur les droits de l'homme. Il est député à Ottawa depuis 2006.
M. Rae, 60 ans, a pour sa part été premier ministre de l'Ontario de 1990 à 1995. Il était alors membre du NPD. Son règne a été marqué par des déficits importants.
Les deux autres candidats les plus sérieux pourraient être l'ancien ministre de la Justice, Martin Cauchon, et le député acadien Dominic LeBlanc.
Avocat de profession, M. Cauchon a été député d'Outremont de 1993 à 2004. Âgé de 46 ans, il a dirigé le ministère du Revenu et celui de la Justice. Il a également été lieutenant politique de Jean Chrétien au Québec. M. Cauchon pourrait toutefois être désavantagé du fait que le dernier chef, M. Dion, est issu du Québec.
M. LeBlanc est aussi avocat de formation. Même s'il n'a que 40 ans, il a baigné toute sa vie dans la politique. Son père, Roméo LeBlanc, a été ministre dans le gouvernement de Pierre Trudeau et a aussi été gouverneur général. M. LeBlanc pourrait aussi se présenter comme un candidat capable de faire le pont entre les francophones et les anglophones.
Le député libéral de Bourassa, Denis Coderre, n'écarte pas l'idée d'être aussi candidat.
Parmi les autres candidats possibles, il y a l'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick, Frank McKenna, et l'ancien ministre des Affaires étrangères, John Manley. Toutefois, il est peu probable que M. McKenna accepte de revenir en politique tandis que M. Manley compte peu d'appuis au sein du parti à l'heure actuelle.
La députée libérale de Willowdale, en Ontario, Martha Hall Findlay, pourrait être de nouveau sur les rangs. Cette avocate bilingue était candidate en 2006 et elle avait donné son appui à Stéphane Dion. Le nouveau député libéral de la région de Toronto, Gerard Kennedy pourrait tenter à nouveau sa chance.
Joël-Denis Bellavance /La Presse