Dion tirerait sa révérence lundi

Publié le 17 octobre 2008 à 13h51

(Ottawa) Le chef du Parti libéral, Stéphane Dion, sortira de son mutisme lundi et confirmera qu'il quitte la direction de son parti.

Après trois jours de silence, son bureau a fait savoir hier par communiqué que M. Dion donnera une conférence de presse lundi à 14h.

Selon une information qui circulait aujourd'hui, M. Dion devrait demander aux instances du parti de profiter du prochain congrès national, qui doit avoir lieu à Vancouver en mai, pour élire un nouveau chef.

S'il avait décidé de s'accrocher, M. Dion aurait dû soumettre son leadership à un vote de confiance à ce congrès. De l'aveu même de stratèges libéraux, il aurait alors eu peu d'espoir d'obtenir l'appui d'une forte majorité de militants.

Au scrutin de mardi dernier, le Parti libéral a remporté seulement 76 sièges, soit 19 de moins qu'il n'en avait à la dissolution du Parlement, le 7 septembre. Mais M. Dion a aussi dirigé les troupes libérales à leur pire score au chapitre des votes obtenus, 26%.

La pression

La pression commençait d'ailleurs à s'intensifier au cours des dernières heures pour que M. Dion tire sa révérence. Sous le couvert de l'anonymat, plusieurs libéraux ont réclamé le départ du chef après la défaite de mardi.

Mais depuis jeudi, trois députés ont ouvertement réclamé la tête de M. Dion.
Le député libéral de la région de Toronto, Joe Volpe, a été le premier à le faire dans une entrevue accordée jeudi à un journal italien de Toronto, le Corriere Canadense.

Deux autres députés, Jim Karygiannis et Scott Andrews, ont emboîté le pas hier, le premier dans une entrevue au réseau CBC Newsworld et le deuxième dans un entretien au quotidien terre-neuvien The Telegram.

Règne de deux ans

Élu en décembre 2006, M. Dion aura donc été à la tête du parti pendant environ deux ans. Il reste à savoir s'il demeurera en poste jusqu'à ce que son successeur soit choisi ou si un autre député assurera l'intérim.

Trois noms ont déjà fait surface comme possible chef intérimaire : John McCallum, parfaitement bilingue et critique de son parti en matière de finances, Ralph Goodale et Ken Dryden. Toutefois, ces derniers ne maîtrisent pas la langue française.

La démission de M. Dion donnera le coup d'envoi à la deuxième course à la direction en deux ans qui risque d'être encore une fois acrimonieuse.

Les principaux prétendants au titre, Bob Rae et Michael Ignatieff, étaient de la course en 2006.
M. Ignatieff est arrivé deuxième et M. Rae, troisième.

Les deux hommes n'ont pas attendu la démission officielle de M. Dion pour chercher à s'assurer l'appui d'organisateurs et de députés influents.

Les autres candidats potentiels sont le député libéral nouvellement élu de la région de Toronto, Gerard Kennedy, l'ancien ministre des Finances John Manley, l'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick Frank McKenna, les députés Denis Coderre et Dominic LeBlanc, et l'ancien ministre de la Justice Martin Cauchon.

Joël-Denis Bellavance
La Presse

Esperons que M. Dion ne se retire pas de la politique car il fait partie des rares personnalités politiques qui semblent vrai !

Caro X X X

Ce qu'il y a de dommage aujourd'hui, en politique, l'image semble plus importante que la personne elle même, et cela en va de la société en général

Ça... c'est sur... on parle aux yeux avant de parler à la tête... et ce malheureusement.

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