Le leader du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, tempère ses propos dans sa campagne en vue de renverser les conservateurs de Stephen Harper, alors que les partenaires libéraux du NPD au sein de la coalition semblent manifester moins d'enthousiasme face à cette perspective.
En entrevue dimanche à l'émission Question Period du réseau CTV, M. Layton a assuré qu'il est toujours persuadé qu'un front commun composé des libéraux, du NPD et du Bloc québécois peut diriger une majorité à la Chambre des communes et offrir une solution de rechange réaliste à l'actuel gouvernement.
Mais le chef néo-démocrate a aussi dit trouver «raisonnable» que le tout nouveau leader libéral, Michael Ignatieff, veuille attendre le retour du Parlement et le dévoilement du budget des conservateurs, le 27 janvier, avant d'agir.
M. Ignatieff, qui doit prendre formellement la tête du Parti libéral cette semaine, s'est dit prêt à renverser le gouvernement minoritaire de Stephen Harper s'il le faut. Mais il a aussi décrit sa position comme étant: «la coalition si nécessaire, mais pas nécessairement la coalition». Cela en a incité plusieurs à émettre l'hypothèse qu'il pourrait se retirer de l'entente négociée par le leader sortant du PLC, Stéphane Dion, en vue de former une coalition PLC-NPD qui pourrait gouverner avec l'appui tacite du Bloc.
Le chef néo-démocrate estime que cette entente a déjà prouvé sa valeur en tant qu'outil de négociation, parce qu'elle a fait pression sur M. Harper pour qu'il reconsidère ses politiques. «La coalition a déjà commencé à transformer la façon dont le gouvernement aborde l'économie», a-t-il dit, ajoutant qu'il maintiendrait la pression.
Mais quand on lui demande s'il s'attend vraiment à siéger au cabinet aux côtés des libéraux, au début de l'an prochain, il répond d'une manière ambiguë. «J'espère que nous avons un gouvernement qui fera ce qu'il faut faire pour l'économie d'ici la fin de janvier, d'une façon ou de l'autre.»
M. Layton ne croit pas, personnellement, que M. Harper sera en mesure de proposer un budget qui répondra aux exigences des partis d'opposition. Cependant, il a ajouté que «c'est la saison des miracles» et qu'elle pourrait profiter à M. Harper lors de la composition de son nouveau budget.
Jim Brown /La Presse Canadienne /Ottawa