Les patients atteints d'obstruction pulmonaire chronique courent un risque accru de contracter une pneumonie en inhalant des corticostéroïdes, selon une étude publiée mardi.
Les chercheurs, qui ont étudié onze essais cliniques impliquant 14 426 participants, ont constaté que les corticostéroïdes administrés par inhalateur n'amélioraient pas le taux de survie des patients atteints d'obstruction pulmonaire chronique, une combinaison de bronchite chronique et d'emphysème liée au tabagisme.
La thérapie par inhalation de corticostéroïdes (ICS) «a été associée dans 34% des cas à un risque accru de pneumonie,» écrit l'équipe de chercheurs de l'Université Johns Hopkins, dans le Maryland (est des États-Unis) et de l'université du Manitoba, au Canada, dans l'édition du Journal of the American Medical Academy (JAMA) datée du 26 novembre.
En outre, plus la dose d'ICS est élevée, plus le risque de pneumonie s'accroît, ajoute l'étude.
Cette observation «est particulièrement importante car les médecins ont tendance à augmenter les doses d'ICS chez les patients qui ne répondent pas au traitement», poursuivent les chercheurs.
Les patients qui bénéficient d'une thérapie par ICS, combinée avec un autre traitement, et ceux qui reçoivent des corticostéroïdes par inhalation pendant une courte durée, courent aussi un risque accru de pneumonie, selon l'étude.
Les scientifiques ne sont pas parvenus à déterminer clairement pourquoi la thérapie par ICS augmentait le risque de pneumonie.
Ce qui permet une réelle amélioration du taux de survie des patients, c'est l'arrêt du tabac et une assistance respiratoire ponctuelle par oxygène, relève l'étude.
Quatrième cause de mortalité aux États-Unis, l'obstruction pulmonaire chronique touche 10 à 15 millions de personnes et provoque 120 000 décès chaque année aux États-Unis.
Les inhalateurs de corticostéroïdes sont en revanche généralement efficaces dans le traitement de l'asthme.
Agence France-Presse /Washington