À défaut de pouvoir compter sur une maison des naissances au SaguenayLac-Saint-Jean, une dame d'Alma a choisi d'accoucher chez elle avec l'aide de son mari, sans médecin, ni sage-femme. Une décision qu'il faut respecter, certes, mais qui suscite néanmoins tout un questionnement.
Jusqu'au milieu du siècle dernier, accoucher à la maison était une pratique courante, faute d'hôpitaux et de médecins. Aujourd'hui, c'est un événement rarissime et d'autant plus surprenant s'il est vécu sans la présence d'un professionnel de la santé.
Dans le fond, une question se pose. Quelle est la meilleure manière d'accoucher? Dans une chambre d'hôpital, avec une équipe d'experts, ou dans le confort du foyer conjugal, avec ou sans sage-femme?
Il risque d'y avoir autant de réponses qu'il y a de mères, mais avec un dénominateur commun: elles veulent toutes vivre ce moment exceptionnel dans l'environnement le plus convivial possible, de préférence, avec des lumières tamisées et au son d'une douce musique.
Les faits
Voici le constat. Il y a eu une maison des naissances, à Alma, dans les années 1990. La présence d'une seule sage-femme et le manque de ressources humaines ont contribué à sa fermeture.
Certains souhaiteraient qu'une autre maison des naissances, où travailleraient les sages-femmes, soit implantée, mais pas à l'hôpital. Une idée qui ne serait pas partagée par tous les gynécologues-obstétriciens pour qui la pratique intrahospitalière est essentielle. Les opinions sont toujours aussi divisées sur le sujet.
Il y a d'autres considérations, comme le faible nombre d'accouchements, chaque année, dans la région. Il oscille autour de 2500, dont plus de 1400 à Chicoutimi. Est-ce que ce volume est suffisant pour justifier l'établissement d'une maison des naissances à l'extérieur d'un hôpital? C'est loin d'être certain.
Actuellement, seules trois maisons des naissances ont été créées au Québec. Aucune dans la région. Un mandat a été confié à l'Hôpital de Chicoutimi pour élaborer un projet visant l'intégration de la pratique des sages-femmes. Or, plusieurs conditions doivent être réunies pour assurer le succès de l'entreprise: l'adhésion des gynécologues-obstétriciens, la disponibilité des sages-femmes et le financement. Il faudrait être d'un optimisme débordant pour croire que sa réalisation est pour bientôt.
Catherine Delisle /Le Quotidien