Cette année, le jour du Souvenir marquera également le 90e anniversaire de l’Armistice de la Première Guerre mondiale.
Poème de John McCrae. Il était Lieutenant-Colonel dans le Corps de santé royal canadien.
En mai 1915, il a écrit un poème depuis sa tente, au front d'un champ de bataille.
Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
(Adaptation signée Jean Pariseau, CM, CD, D. ès L. (histoire)
S'il vous plaît, portez un coquelicot
« Portez un coquelicot », une dame me dit.
Je secouai la tête, devant celui qu'elle me tendit.
Alors, je m'arrêtai, et regardai les fleurs qu'elle offrait
Et son vieux visage que l'amour avait ridé.
Sous les marques laissées par les années
Demeurait un sourire qui persistait
Un enfant vint, sifflant, le long de la rue.
Léger sur ses pieds, sans soucis en vue.
Son sourire était plein d'amusement, de joie.
Madame, dit-il, puis-je en avoir un sur moi? »
Quand elle lui épingla un coquelicot au veston, il dit :
« Pourquoi portons-nous une fleur aujourd'hui? »
La dame pleine de tendresse lui offrit un sourire.
Elle lui répondit « C'est le jour du Souvenir,
Et ce coquelicot est un symbole. Car naguère,
Bien de galants hommes sont morts à la guerre.
Grâce à ce sacrifice, libres nous sommes,
C'est la raison du coquelicot, en somme »
« J'avais un fils grand comme toi,
Les cheveux d'or et les yeux bleus, comme toi.
Crier, sauter et jouer il aimait,
Libre comme un oiseau, il coursait.
Avec les années, il apprit, il grandit. De jour en jour,
Il devint un homme, comme tu le seras à ton tour. »
« Il était bon et fort, avec un sourire d'enfant,
Mais il ne put rester avec nous que si peu de temps.
Quand la guerre éclata, il du partir.
Son visage, à ce jour, j'en ai encore le souvenir.
Il m'a regardé pour me dire, ? Au revoir... Bientôt,
Je reviendrai, maman, ne tombe pas en sanglots.
« Mais la guerre dura et il du rester.
Tout ce que je pouvais faire, c'était prier.
C'est lettres racontaient des combats sans trêve :
Je les vois encore, la nuit, dans mes rêves,
Avec des chars, des armes et des barbelés
Et des mines, des balles, des bombes enflammées.
Jusqu'au jour, enfin, où la guerre fut gagnée.
C'est pour cela, mon garçon, le coquelicot que tu m'as demandé. »
Le garçon fit mine de s'en aller,
Mais il dit : « Merci, ma dame, maintenant je sais.
Cela semble bien terrible de guerroyer,
Mais votre fils, est-il revenu intouché? »
Sur ses joues blanches, des larmes ont coulé.
Elle a secoué la tête, ne pouvait parler.
Je m'en suis allé, presque couvert d'embarras.
Vous auriez été à ma place, vous auriez fait comme moi.
Nos remerciements, notre générosité, sont souvent reportés,
Quand notre liberté fût achetée, des milliers ont payé.
Maintenant, quand vous verrez un coquelicot,
Penser à ceux qui ont porté le fardeau.
Ceux qui ont d'eux-mêmes tout donné,
Pour défendre le pays, comme on leur a demandé,
Pour que dans nos maisons règnent la paix et la tranquillité.
Portez un coquelicot. Souvenez-vous ? et donnez!
Version originale anglaise de Don Crawford
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