L'effondrement d'une école en Haïti a fait au moins 93 morts et 150 blessés, la plupart des enfants, selon un nouveau bilan établi dimanche par le ministre haïtien de la Jeunesse et des Sports, Evans Lescouflair.
L'effondrement de l'école, située dans un quartier pauvre de Pétion-ville dans la banlieue de la capitale Port-au-Prince, a fait «87 morts et 150 blessés et on a aussi identifié six cadavres à l'intérieur», portant le bilan à 93 morts, a indiqué à l'AFP le ministre. Un précédant bilan, établi samedi, faisait état de 84 morts et 150 blessés.
«On a vu six cadavres pour l'instant et on en a extrait un» des décombres, a précisé de son côté le capitaine Pépin Rosselly, qui dirige une équipe de sauveteurs français venus de la Martinique.
L'établissement privé «La Promesse» accueillait des élèves âgés de 3 à 20 ans. Coincée entre les maisons du quartier, la construction en dur s'élevait sur deux étages, tandis qu'un troisième était en construction. Le premier étage s'est effondré vendredi matin et a entraîné le reste du bâtiment alors que les élèves étaient en classe.
«L'école a un effectif de 700 enfants, mais ils travaillent en double vacation, ce qui veut dire qu'à l'heure où l'accident s'est produit on peut considérer qu'il y avait 350 écoliers à l'intérieur», a dit le ministre haïtien.
«Selon un professeur de l'établissement que j'ai rencontré, il y aurait eu au maximum entre 250 et 300 étudiants à l'interieur» au moment du drame, a-t-il ajouté, en indiquant que le professeur en question était sorti de l'édifice quelques minutes avant l'accident.
«Avec ces chiffres là, si on fait le calcul, on suppose qu'il ne reste pas beaucoup de personnes à l'intérieur», a conclu M. Lescouflair.
«Nous avons introduit une caméra à l'intérieur (du bâtiment) et on a rien vu», a-t-il expliqué, soulignant par ailleurs que les chiens secouristes avaient du mal a travailler en raison d'un «environnement bruyant».
Concernant la poursuite des opérations, le capitaine Rosselly a indiqué que les secours allaient «d'abord extraire toutes les victimes visibles», avant de «dégager les blocs de béton pour pouvoir accéder aux autres pièces du bâtiment».
Une équipe de pompiers français venant de la Martinique et des secouristes de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) se trouvaient sur place, ainsi des secouristes canadiens. Des équipes de secours de l'ONU, de la Croix rouge, de Médecins sans Frontière et de la police haïtienne étaient aussi mobilisées.
Seulement quatre enfants ont pu être retirés vivants des décombres de l'école depuis son effondrement.
«Selon les pompiers, une personne qui reçoit des chocs dans ces conditions, sans eau ni nourriture ne peut survivre que 48 à 72 heures», a expliqué M. Lescouflair.
Dans le cadre de l'enquête sur l'accident, le propriétaire de l'école, le pasteur Augustin Fortain était interrogé dimanche par la police, mais sans «être formellement accusé de rien», selon le secrétaire d'État à la Justice Joseph-Luc Euchère.
Selon des témoignages d'habitants du quartier recueillis par l'AFP, le pasteur, âgé d'une cinquantaine d'années, aurait lui-même construit l'école sans faire appel à des spécialistes de la construction.
Agence France-Presse/ Haïti