La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération collégiale du Québec (FECQ) ont demandé au prochain gouvernement provincial un moratoire sur le dégel des droits de scolarité, dimanche.
Ce moratoire serait abordé à travers des états généraux ou une consultation sur la situation de l'éducation postsecondaire au Québec.Selon les fédérations étudiantes, le dégel des droits de scolarité du gouvernement libéral de Jean Charest a laissé un manque à gagner de 71 millions $ dans l'aide financière aux études.
Cette décision pourrait priver d'études universitaires entre 6000 et 13 000 étudiants potentiels, souligne la coalition étudiante en s'appuyant sur des études réalisées par le ministère de l'Education.
«C'est simple, le Québec ne peut pas se passer de tout ce talent-là. On a besoin d'une stratégie concertée à long terme. C'est terminé le patchage de nids-de-poule», a déclaré le président de la FEUQ, David Paradis.
La FEUQ et la FECQ ont indiqué qu'elles avaient l'intention de participer activement à la campagne électorale notamment en effectuant une tournée du Québec pour rappeler aux chefs des différents partis les préoccupations des jeunes.
«Nous allons aussi mettre de l'avant la liste des préoccupations des étudiants et nous allons distribué des questionnaires aux chefs des différents partis politiques afin de connaître leurs positions en éducation et permettre aux étudiants de faire un choix éclairé le jour du vote», a dit M. Paradis.
Une meilleure conciliation famille-études, l'indexation annuelle de l'aide financière aux études et le réinvestissement provincial en éducation postsecondaire au niveau de 1994-1995 figurent parmi les autres revendications des fédérations étudiantes.
«Les étudiants d'aujourd'hui doivent souvent jongler avec leurs livres, la poussette et les couches. Il faut éviter que les étudiants aient à choisir entre la famille et les études», a indiqué M. Paradis.
Les fédérations étudiantes ont précisé qu'elles étaient préoccupées par la crise économique actuelle, mais que le gouvernement provincial «se doit d'investir dans l'éducation pour maintenir le niveau d'innovation et le pouvoir d'achat» du Québec.
Pour financer ces actions, la FEUQ et la FECQ suggèrent au gouvernement de récupérer les transferts fédéraux du Québec en éducation, estimés, selon elles, à 820 millions $.
«Il faut rendre les cégeps et les universités accessibles financièrement et géographiquement. C'est comme ça qu'on va se bâtir une société forte, qui pourra rivaliser avec les nouvelles puissances mondiales», a répété le président de la FECQ, Xavier Lefebvre Boucher.
Les deux fédérations ont précisé qu'elles ne soutenaient aucun parti politique et qu'elles encourageaient les étudiants à aller exercer leur droit de vote le 8 décembre prochain.
Alexandre Geoffrion-McInnis /La Presse Canadienne